De la Vigne au Chai

L’histoire du Vin à Ad Francos

Au VIe siècle, quelques temps après la bataille de Vouillé, une garnison de l'armée Franque s'installe sur cette colline, que les habitants de la région vont nommer en latin : "Ad Francos" et qui deviendra plus tard en Français le village de Francs, qui donnera son nom à l'appellation Côtes-de-Francs.
En 2008,
le vignoble d’Ad Francos
a été reconstitué avec l’aide de
Claude et Lydia Bourguignon, dont les études des sols pertinentes ont permis d'optimiser la qualité de nos vins, tout en fixant le cahier des charges d’une agriculture raisonnée appliquée durant toutes ces premières années.

Depuis le millésime 2022,
Ad Francos en transition bio.
Pour parler de la présence ancestrale de la viticulture en Aquitaine, citons Robert Parker évoquant notre terroir dans son édition de 2005 :

« ...On trouve trace d’activité viticole à Francs dès le XIe siècle; Les sols y sont remarquables, avec des bas de coteaux très argileux, alors que les hauts sont “argilo-calcaires”, avec des affleurements de marne et de craie…»

Ci-contre, une treille de vigne
avec ses grappes de raisins sculptées dans l’arche de pierres
de la porte la plus ancienne du Château

Chaque année, les vendanges d’Ad Francos commencent invariablement par cette parcelle de Sauvignon Blanc magnifiquement exposée plein sud, située sur les hauts de la colline de Francs, juste sous l’église du village.

« ... En visitant le château Ad Francos, on découvre toute l’histoire passionnante de cette petite église de style Roman, pourtant construite à la Renaissance…»

Vient ensuite la vendange du Sémillon Blanc, qui se déroule toujours une semaine après celle du Sauvignon-Blanc.

« ... Nos vendanges se font toujours manuellement, pour les blancs c'est même primordial, car les grappes doivent être prélevées entières pour être ensuite pressées avec leur rafle…»

Le Château Ad Francos produit deux vins rouges différents, pourtant issus d’un seul et même cépage, le Merlot.
En dégustant ces vins, on découvre toute l’importance des sols et des méthodes de vinifications utilisées par nos équipes, pour créer à partir d'un même cépage, sur un même terroir, des univers gustatifs et olfactifs aussi différents. C'est toute la science et la richesse du savoir-faire Bordelais qui s'exprime dans ces jus.
Les vendanges des vieilles vignes de Merlot d’Ad Francos se
font manuellement afin de ne pas brusquer les pieds de ces vignes anciennes, mais aussi d’effectuer le premier tri par l'expertise des vendangeurs, et choisir avec souplesse et précision les dates de vendanges en fonction de la maturité des raisins sur les parcelles hautes ou basses.
Les grappes de raisins passent une première étape nécessaire quand on vendange à la main, celle de l’égrappoir, qui permet de retirer la rafle, avant de soumettre les grains de raisins au dernier tri des équipes.
Pour notre cuvée,
La Réserve Ad Aeternam,
les raisins proviennent exclusivement d’une parcelle de vieux Merlot d'un hectare et demi (+ de 50 ans d’âge). Ils sont éraflés puis triés manuellement, avant d’être déposés dans les barriques neuves de chêne Français exclusivement.
L'un de nos tonneliers nous accompagne durant chaque vendange pour ouvrir et refermer les barriques. Les deux fermentations alcoolique et malolactique se font directement dans les barriques. C’est un processus avec de nombreuses manipulations et des coûts de productions importants, mais il permet de faire de vins dit “de garde” absolument incomparables. Pour apprécier ces vins à leur juste valeur, nous conseillons d’attendre un minimum de 10 ans, mais n’ayez crainte, nous avons au Château de très beaux millésimes conservés dans les meilleures conditions pour vous offrir un plaisir “prêt à boire" immédiat.
Sur les photos de droite,
nous sommes dans la cour intérieure du château, où travaille le tonnelier pendant les vendanges.
Les barriques, remplies de raisins gorgés de soleil, sont ensuite alignées sur des supports avec des roulettes (oxo), qui permettent de les faire tourner manuellement sur elles-même, afin de bien mélanger les jus et les matières. Pour prévenir d’une mise en fermentation trop rapide, le maitre de chai dépose alors quelques cubes de neige carbonique dans la barrique (fumée sur la photo), ce qui fait baisser instantanément la température et de freiner la fermentation. Pendant plusieurs semaines, le vigneron conduit sa fermentation avec la plus grande précision pour ne rien perdre de la richesse aromatique des raisins.
Le chai d’Ad Francos est logé entre les murailles de l’ancienne forteresse construite à l'époque de la guerre de cent ans par la famille de Ségur, à la demande du roi d’Angleterre Plantagenet.
L’architecte et ébéniste-designer Stéphane Lebrun a conçu pour cette grande salle des cuves, une véritable cathédrale de chêne, qui se doit d’inspirer toute personne sensible à l’art du vin.
Sur cette série de photos,
le vigneron effectue “les remontages” des jus extraits depuis le bas des cuves, vers le haut des cuves, ce qui permet de faire repasser les jus en fermentation, à travers la couche de matières en suspension (peaux, pépins).
Cette étape est essentielle pour la qualité des tannins et donc des vins.
Lorsque la fermentation est terminée, le marc (résidus)de raisins est extrait de la cuve et mis en presse afin de faire une dernière extraction de jus.
Le marc est alors récupérée par une distillerie locale,
car ici rien ne se perd.
Lorsque tous les sucres contenus dans les raisins sont transformés en alcool, le jus est maintenant devenu du vin, mais il doit encore évoluer, et pour cela, il va descendre dans la cave de vieillissement, pour passer quelques mois dans les barriques de chêne français (entre 12 et 18), à l’abris de la lumière, dans une température constante, été comme hiver, avec une hydrométrie parfaite, due à la présence à l'intérieur de la forteresse, d'une source bien utile autrefois durant les sièges militaires, ainsi qu'aujourd'hui, pour "l'élevage" de nos vins.
Pendant que le vin commence tranquillement son vieillissement, la nature elle, s’enflamme comme un dernier feu d’artifice qui vient célébrer la fin d’une année parfois magnifique, qui permettra peut-être la production d’un nouveau grand millésime.
Lorsque l’hiver s’installe à Francs, la nature continue son spectacle. Les brumes modèlent les vallées, le givre épouse toutes les formes, et la lumière plus rare n’en devient que plus belle et désirable.
Vers le début Mars, les premières belles journées annoncent déjà le retour du printemps...
... le berger du village emmène alors son troupeau paitre dans le vignoble, à la fois pour couper l’herbe, mais aussi enrichir naturellement les sols
Le vigneron commence une des étapes cruciales de l’année : la taille de la vigne. Elle va permettre de définir à la fois la prochaine vendange, et en partie celle de l’année suivante.
C’est un travail pénible, dans le froid et les intempéries de l’hiver
Sur ces photos au début du printemps, notre vignoble est enherbé, juste avant que ne commence le travail des sols, étape essentielle pour la production des grands vins de terroir.
L’été approche, Guillaume Brochard, propriétaire du Château Ad Francos, visite le vignoble avant les prochains mois décisifs pour la nouvelle récolte.
La forteresse médiévale du
Château Ad Francos, qui surplombe “l’océan de vignes”,
vue depuis la façade Nord.
Michel Rolland, l’un des grands oenologues Bordelais, ici "chez lui", lors d'une "dégustation verticale" des derniers millésimes d'Ad Francos.
Son père est né dans ce château, son grand-père et avant lui ses ancêtres y faisaient du vin, autant vous dire qu’il s’agit d’une histoire de famille et de traditions qui se perpétuent "Ad Vitam, Ad Aeternam" au Château Ad Francos.
Après le dur labeur, vient toujours le temps du partage, des rencontres,
des dégustations et des voyages.
Tout ce qui fait que le vin est avant tout un art de vivre, qu'Ad Francos n’a de cesse de célébrer, saisons après saisons, siècles après siècles.
Hors du Temps et des Normes.